On s'en fout...
... on est jeunes, on a même le droit d'être cons.
On aurait bu du vieux rhum ou de la vodka dans des verres trop petits et fumé des cigarettes trop grosses et puis on mettrait des slows, même des ringards, et pour une fois on ferait une entorse au principe des morceaux de moins de trois minutes juste pour le plaisir de danser en se souriant des yeux, les lèvres qui se frôlent sans vraiment se toucher, le son sera trop fort mais les voisins on les emmerde, ils ont qu'à écouter les mêmes disques que nous, même celui là, le troisième, celui qui me donne envie de glisser ma main sous ton pull et de remonter lentement pour savoir si t'as un sousting', de quelle couleur il est, s'il est assorti au prune du canapé ou au couvre-lit orange, parce que tu comprends c'est important ce genre de détails même si les petits trucs, à l'heure qu'il est, on s'en fout, à part le tien, le plus petit, qui me fait d'habitude comme un fil de salive au bout du doigt que je porte à ma bouche parce que ton goût va bien avec l'alcool qui brûle encore mes lèvres, qui embrûme tes grands yeux verts d'héroïne de mangas et qui fait croiser mes pieds dans les tiens comme cette fois où tu m'avais écrasé le gros orteil avec tes chaussures pointues parce que tu te mélanges dans les temps.
Mais pas pire que moi.
On danse ?
Jeudi ou vendredi
Bande son : c'était en haut pour que tu puisses chalouper sur ta chaise en lisant.