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Résumé du bordel ambiant
27 novembre 2005

Une soirée avec Gérard D

Le gars Gérard, je le connais depuis des années pour l’avoir vu au cinéma presque à ses débuts. C’était dans le rôle d’un voyou de la banlieue dont une bourgeoise tombe amoureuse. (Le titre du film, ça devait être "Loulou" mais si ça se trouve je confonds avec "Riri" ou "Fifi"). Faut que je sois honnête, j’aime pas toujours ses films mais c’est vrai qu’il a une carrière vraiment intéressante dans le cinéma français. Il est capable, et il le fait plutôt bien, de jouer dans une comédie à deux balles comme dans un mélo tragique, et sans jamais le jouer exactement de la même façon. Et même si on l’aime pas trop, je crois qu’on est obligé de reconnaître qu’il est un des acteurs, sinon l’acteur principal du cinéma français.

Et Gérard D, je l'ai rencontré une fois. Il était venu dans la petite ville que j’habitais à l’époque, pour un festival de cinéma très provincial, le genre où on retrouve les notables du coin : le pharmacien et madame, l’industriel et sa pouliche de luxe aux articulations montées sur roulements à billes, le député-nain et sa femme qui étrenne nouvelles coupe de cheveux et robe du soir et aussi tous les gens un peu friqués des alentours qui profitent de l’occasion pour se montrer et sortir la Jaguar. Nous, on devait le voir parce qu’il avait accepté d'accorder une interview à un pote qui animait une petite radio libre. Bien sûr, avoir Gérard chez lui était un grand privilège.

Bref l’interview se passe, assez sympa et après il nous demande dans quel resto il peut manger, un truc bon de préférence. Et même si on veut, on peut venir avec lui, c’est moi qui vous invite, si si, j’y tiens. Ah ! Que tu es brave mon bon Gégé (Je peux t’appeler Gégé ?) parce que tu as su voir en nous les provinciaux un peu démunis et qui aimeraient bien t’accompagner. Donc nous voilà partis pour la seule auberge vraiment valable du coin. On débarque de sa Mercade de location avec chauffeur, et on entre dans la salle. Lui super décontracté comme peut l’être quelqu’un de son charisme et nous, fiers comme si on avait un bar–tabacs. Là déjà, première impression. Si tu veux passer inaperçu, évite d’aller dans un endroit public, accompagné d’une star. Evidemment, tout le monde le regarde et nous aussi par la même occasion.
- Ces messieurs prendront un apéritif ?
Ben oui tiens, on va se gêner ! Bien sûr qu’on va prendre un apéritif, peut-être même deux d’ailleurs, ou huit, vu qu’on conduit pas au retour.
Bref, on a mangé comme des cochons et comme on a aussi pas mal picolé, ("Tu te rends compte ce qu’il y a sur cette carte des vins ?" "Tiens, j’aimerais bien goûter ça aussi"), au bout d’un moment, le gars Gérard il a commencé à dériver un peu. Et à nous faire un peu du théâtre de rue, enfin, plutôt de restaurant. Il se mettait à parler de plus en plus fort, partait dans des tirades avec forces gestes et tournures de langage un peu anciennes. Et il y prenait un plaisir certain en se rendant compte qu’il était l’attraction de la soirée. Nous, l’alcool aidant, plus ça allait, et plus on se tordait comme des malades, enchérissant sur ses blagues, ce qui le faisait repartir de plus belle. Y’a bien un moment, où j’ai vu que ça avait quand même l’air de gêner le maître d’hôtel, mais punaise, qu’est ce que c’était bon. Finalement quand Gégé a demandé la note, on a bien vu qu’ils étaient soulagés qu'on s'en aille. Le Chef en personne est venu nous voir et a quand même apporté son livre d’or pour que le grand Gégé le lui signe. Il a payé et on est partis.

Et là ça a vraiment dégénéré….
Dehors, dans l’allée qui menait à la bâtisse, il y avait quelques parasols repliés (c’était le début de l’été) et d’un coup, Gégé en a arraché un du pied qui le soutenait et nous a menacés comme s’il tenait une longue et grosse épée. (Il est fort le bougre). Nous, ni une ni deux, on attrape une chaise et on s’en protège comme des dompteurs de fauve. Voyant qu’on refuse le combat, le Gégé nous dit :
_ Oh les tafiolles ! C’est pas du jeu, z’êtes pas marrants si vous voulez pas vous battre. Tiens, je sais s’kon va faire, on va faire un golf.
Bref, c’est vraiment quand il s’est mis à défoncer consciencieusement les globes en verre qui éclairaient l’allée que j’ai vraiment senti que là on commençait à abuser.
Bon et puis après, quand le proprio est arrivé, le gars Gégé il a encore sorti son carnet, il a fait son chèque de 20 000 et on n'est pas allés en prison. Mais le Gérard… c'est un sacré déconneur, y'a pas à dire.

Le début de l'après-midi de dimanche (sous vos applaudissements).
Bande son : encore Romain Humeau "Leurs échines" et Sweatmaster "Last Request".
Bon anniversaire Delf.

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Commentaires
P
Miaou!<br /> <br /> *bruit de fouet qui claque*<br /> <br /> :p
Y
Tu fais allusion à l'épilation des mollets (à la cire je suppose...) et l'ot jour tu parlais de ta tenue de CatWoman.<br /> <br /> J'ai tout compris : tu aimes mater les garçons.<br /> J'ai pas dit mater dans le sens "observer sans se faire voir" mais plutôt dans le sens "rendre définitivement docile" (*).<br /> Source le Petit Robert, celui qui vit sur l'étagère.
P
T'inquiètes pas! ça s'épile des mollets! ^^
Y
Mézigues<br /> Ca doit juste être parce que ce blog parle pas de foot ou de bagnoles. Sinon, à part ça, je vois pas pourquoi.<br /> <br /> Petite Flo<br /> Oui je fais du vélo, (mais vue la température du moment, là un peu moins) mais mes mollets sont pas épilés. C'est bête hein ?
P
Comme en plus il aime le vélo... et qu'il va me couvrir de bijoux... oui, avouons, il me fait fantasmer! :))))
Résumé du bordel ambiant
  • Les gentils garçons marchent à pied et vont au ciel. Les mauvais garçons roulent à moto et vont partout. Donc... La vie et la mort, les femmes et la coiffure, le sexe et la moto. Mais aussi le dessin, les cerfs-volants et la mer. (Et la brouette javanaise
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