Vacances, j'oublie tout
T’as vu c’est les vacances !
T’avais pas remarqué ?
Pourtant c’est pas difficile, c’est à chaque fois qu’on t’annonce que les journées vont être rouges, voire noires, que ton pays va rouler au pas, que tout le monde va se jeter sur les autoroutes pour aller brûler de cette essence qui coûtera bientôt aussi cher que le litre d’huile de foie de moineau albinos. Enfin ça, il paraît que c’est juste pour après-demain, quand la france bientôt revenue dans l’OTAN, participera à la guerre prochaine contre l’Iran.
Pour ton bien la guerre hein ! Et celui de tes enfants.
(Gloire à Toi, not' président, pour cette idée lumineuse ; que ton chemin soit parsemé de fleurs)(écrasées par des 4x4 fumants)
Mais quoi qu'il arrive on est en juillet quand même. Alors à partir de maintenant, je vais pas me fouler. Enfin… encore moins qu’avant je veux dire. Les doigts de pied en éventail, les mains en haut du guidon.
Tran-quille.
D’ailleurs j’ai déjà commencé. Je me suis mis la tête en vacances de l’actualité. Et de ses surprises. Un jour une loi qui pue, le lendemain une nouvelle saloperie. Alors j’écoute plus du tout la radio, j’ouvre plus les journaux. Je passe juste mes soirées à embrasser le chien. Et à jouer avec la fille.
Evidemment, ça me cause un problème de conscience. A être déconnecté de ce qui se passe autour de moi, à me contenter de plaisirs minuscules, à trouver du bonheur là où y’en a, je me demande si je ne joue pas le jeu des marionnettistes. Si je leur laisse pas les mains encore plus libres. Et si je n’aurais pas intérêt malgré tout à garder les yeux et les oreilles bien ouverts. Et ma faculté d’indignation et de révolte. Pour être capable de réagir ou d’ouvrir ma gueule au cas où. Ou de me tirer vite fait. Un peu comme certains parmi les juifs qui avaient compris qu’il fallait migrer, avant les pogroms et la Shoah ; bien avant qu’il ne soit trop tard.
Et puis juste après, je me dis que non, tout compte fait, c’est pas moi qui réussirai à changer le monde. J’ai déjà essayé en discutant avec des potes, ou même ici sur ce blog de naze et faut se rendre à l’évidence : jusqu’ici ça n’a pas trop marché.
Alors avant que tout s’écroule, je vais pas me gêner. Et laisser le monde se noyer s'il veut, parce que quoiqu’il arrive, la bouée que je peux lui lancer sera toujours bien trop petite.
Mais je vais m’occuper de trucs tout aussi importants. Etendre des couvertures à l’ombre dans le gazon pour lui donner envie de s’y allonger, boire du rosé, nous faire des grillades (et comme dit ma grand’mère, "en garder un peu pour le pauvre"), marcher pieds nus dans l’herbe et rouler à moto tant qu’on peut.
Et s’aimer, avant le shoot final dans la poubelle.
Samedi
Bande son : Mickey 3D "Respire"
Tiens, je réalise d’un coup… j’ai jamais compté combien y’a de poils sur ton écureuil…
Je me demande le temps que ça me prendrait.