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Résumé du bordel ambiant
11 décembre 2005

Un dimanche de décembre

Noël approche, je suis avec Mulhouse. Tout va bien.
Non, en fait rien ne va. Je suis tout seul dans cette ville où je viens d'arriver. Je pense à Elle environ tous les quarts d'heure. Est-ce qu'elle pense à moi aussi souvent de manière un peu obsessionnelle ? Depuis hier, j'ai acheté un paquet de clopes. J'avais pas fumé depuis 2 mois mais je me suis bien rattrapé. J'en ai fumé je ne sais plus combien. Chaque fois que je m'en allume une, je suis partagé entre l'idée de tirer dessus et celle de me brûler un endroit du corps où la peau est la plus fragile pour ressentir une douleur autre que mentale. Je l'ai déjà fait une dizaine de fois, je vois ma peau rougir et j'ai enfin mal à un autre endroit qu'à l'âme. Et c'est vrai que quand j'éteins ma clope en l'écrasant à l'intérieur de mon bras, je pense à rien d'autre qu'à ça, Je me suis rasé la tête et je fais peur à voir. Je suis en train de m'imposer un supplice et j'espère battre un record mondial. Va falloir faire fort ! Tous ces symptômes me font dire que je pourrais très bien attenter à mes jours si j'avais l'outil adéquat. Mais je voudrais un truc violent. Pas un truc de fille éperdue. Qu'on me donne un toit en terrasse et un fusil à lunette et je réglerais mes comptes avec la planète jusqu'à ce qu'elle m'envoie ses tueurs pour me faire la peau. Ou une longue ligne droite avec un mur au bout, que j'essaierais de traverser à moto. Après, je serais mort. Ma mère, mon frère et peut-être d'autres me pleureront mais là, je sais même pas bien qui.

Mes pensées vers Toi sont de moins en moins amicales. Maintenant, je te souhaite de ne pas réussir sans moi et de me regretter le reste de ta vie. Je te souhaite de rencontrer un mec comme toi, OK mais plus fade, qui te ferait moins rire, avec lequel tu t'emmerderais soit au pieu soit dans la vie et qui en plus te ferait chier. L'idéal serait qu'il n'ait pas mes défauts pour que tu puisses te rendre compte que c'étaient pas des défauts qui comptent. Je te souhaite un mec pas câlin, avec lequel tu auras fait le tour de la question du sexe en six semaines voire deux ou trois. Un qui n'aimerait pas tes amis et qui te ferait la gueule dès que tu commences à te marrer avec eux. Un avec lequel tu n'aurais ni nos discussions sans fin ni nos délires interminables. Un sportif, ça serait bien. Rugbyman ou footballeur ça serait l'idéal.

Putain, qu'est-ce que j'ai mal ! Jamais j'aurais pensé qu'une peine de coeur ça puisse être aussi douloureux. Je me doutais pas qu'un jour ça pourrait m'arriver. Je n'avais jamais aimé quelqu'un aussi fort que ce que je t'ai aimé et je savais pas que dans ce cas, je risquais de frôler la folie ou le meurtre si je venais à te perdre.

Et ce que je me souhaite à moi ? Je voudrais bien avoir envie de rencontrer des humains et surtout des femmes avec lesquelles je n'ai pas de relation affective forte mais que j'aimerais serrer dans mes bras pour échanger de cette affection dont on a tous besoin. Mais j'avoue maintenant que même ça, je sais pas si j'en suis capable.

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C'était un extrait de mon improbable journal, un dimanche de décembre.
Comme une lettre qu'elle ne lira jamais.
Y'a deux ans presque jour pour jour.
Aujourd'hui ça va nickel.
Un humain, ça peut se relever de presque tout.

Dimanche après-midi.
Bande son : Concrete Blonde "Dance along the edge et "The beast"
"The prey of the beast screamed bloody murder. The line is so fine between hoping and hurting. Love is the leech, sucking you up. Love is a vampir, drunk on your blood. Love is the beast, that will tear out your heart. Hungrily lick it and painfully pick it apart"
Deux ans plus tard, je fume toujours. Cette année, j'arrête.

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Commentaires
F
Meme vécu,la douleure dans ce cas là est universelle.<br /> bonne année quand meme<br /> fab
C
je suis d'accord, je me suis même remise de Jeannot, c'est dire!
M
Pire, c'est quand la douleur et le désespoir se sont installés si fort et depuis si longtemps en toi qu'ils te laissent exsangue, qu'ils ont annihilé jusqu'à l'envie de te tirer une balle dans la caboche, que tu n'arrives même plus à écrire. Que tu n'es plus que silence. Tant que tu peux dire ton mal, que tu peux l'écrire, t'as encore un piolet en main, un stylo, qui te permet de gravir cette grande paroi glacée, lisse, sans prise, qu'est le désespoir. Même si ton journal reste à jamais improbable, même si cette lettre de décembre, comme plein d'autres, restera feuille morte, toi tu t'en tireras toujours, sûr.
C
Moui, on s'en doutait, et je confirme, présentemment, par mon état...<br /> <br /> J'crois pas que ce soit un autre amour qui te soigne, non, c'est juste le temps, la philosophie ( un bien grand mot pour dire l'acceptation, et la "relativisation" dont tu parles )...<br /> Bref, la vie est belle, chantons en coeur, et nous retrouverons un amour serein..Autre..<br /> <br /> Moi aussi j'ai une petite lettre tristounette, ca fait bizarre de la relire ensuite !
B
je suis comme les autres, j'ai eu un petit coup de flip en lisant ce mot, mais rassurée à la fin de voir que le temps à pansé les blessures du coeur...<br /> <br /> dans tous les cas, une bien belle prose, violente et réaliste, on se reconnaît quelque fois... c'est bien aussi, de passer par ces moments de feu,en bien ou en mal, ressentir ça c'est être vivant...
Résumé du bordel ambiant
  • Les gentils garçons marchent à pied et vont au ciel. Les mauvais garçons roulent à moto et vont partout. Donc... La vie et la mort, les femmes et la coiffure, le sexe et la moto. Mais aussi le dessin, les cerfs-volants et la mer. (Et la brouette javanaise
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